Dans ce laboratoire britannique, le personnel fait volontairement souffrir des souris lors des tests d’un traitement « esthétique » à base de toxine botulique.
La colonne vertébrale cassée au stylo bille
En octobre 2009, une enquête en caméra cachée a été conduite par l’Union britannique pour l’abolition de la vivisection (BUAV) – association proche de One Voice – dans le laboratoire anglais Wickham. On y teste sur des milliers de souris un traitement anti rides à base de toxine botulique : le Dysport ND. L’enquête a révélé que le personnel mutilait les souris avec des stylos à bille et les laissait agoniser dans d’intenses souffrances. Les laborantins utilisent un stylo pour tuer les souris en leur brisant la colonne vertébrale. Ils s’en servent ensuite pour remplir les dossiers d’autopsie des animaux. Le laboratoire a ainsi sacrifié 41 088 souris entre janvier et juin 2009. Le film de la BUAV montre aussi le personnel du laboratoire en train de saboter les injections d’autres médicaments effectuées sur des lapins, de les injurier et de les maltraiter pendant les manipulations…
Il existe une technique utilisant des cellules humaines
Bon nombre des expériences effectuées sur des lapins, bien qu’agréées par le gouvernement britannique, ne sont pas requises par les standards internationaux des laboratoires pharmaceutiques. Le
Home Office lui-même reconnaît que ces expériences sur des lapins peuvent être remplacées par une nouvelle technique utilisant des cellules sanguines humaines.
Le film de la BUAV, qui couvre une période de 8 mois, a conduit le gouvernement britannique à ouvrir une enquête. Le Home Office a déclaré qu’il prend ces témoignages au sérieux et qu’il
n’autorise l’expérimentation animale que lorsqu’elle est justifiée. Il a rappelé qu’il exigeait le respect des normes relatives aux expériences sur les animaux et qu’il allait vérifier si ce laboratoire les respectait.
Une paralysie progressive jusqu’à l’étouffement
Le vétérinaire chargé de contrôler le bien-être des animaux utilisés par le laboratoire Wickham en est l’un des fondateurs et un important actionnaire. Il nie que cela puisse constituer un conflit d’intérêt. Le film de la BUAV montre que ses inspections hebdomadaires durent seulement 15 minutes, parfois beaucoup moins, ce qu’il juge toutefois suffisant pour vérifier si les animaux sont bien traités et ne souffrent pas. « Ces animaux sont mieux soignés que les animaux de compagnie et d’élevage », affirme-t-il. Dans la méthode utilisée pour tester le traitement (la dose léthale 50 ou DL50), la toxine qui est injectée aux souris les paralyse progressivement et provoque une détresse respiratoire qui les tue au bout de plusieurs heures d’une longue et douloureuse agonie. Des méthodes alternatives à la DL50 existent pourtant et sont utilisées par des laboratoires britanniques. L’Institut national pour la normalisation et le contrôle biologiques a en effet mis au point il y a dix ans un test in vitro pour la toxine botulique. Mais l’Union Européenne exige que chaque lot de produit utilisé en cosmétologie soit testé sur les animaux…
Des médecins choqués par ces révélations
Les révélations de la BUAV ont choqué les dermatologues qui utilisent déjà ce médicament, dont le docteur Nick Lowe, qui a conduit des recherches sur la toxine botulique. Il s’étonne que le test
de la DL50 soit encore utilisé et est « consterné » d’apprendre que des animaux souffrent dans de telles expériences. Il se demande si les autres médicaments qu’il prescrit à ses patients
sont évalués de façon éthique et souligne que ses propres produits pour la peau ne sont pas testés sur des animaux : opposé à ce type de tests, il exige les normes éthiques les plus
strictes.
Ipsen Biopharm, fabricant du Dysport ND, prend aussi au sérieux le témoignage de la BUAV. Il dit accorder de l’importance au bien-être animal et avoir choisi de travailler avec le laboratoire
Wickham parce qu’il était agréé par le Home Office. Ipsen Biopharm affirme ne vouloir recourir qu’à des pratiques approuvées pour ce type de test et souhaite remplacer le test de la DL50 dès que
des méthodes alternatives seront approuvées par les autorités internationales de régulation.
One Voice en action
One Voice agit depuis 2007 sur ce terrain et compte bien obtenir des résultats. Plusieurs alternatives ont en effet été développées à l’échelle internationale. Après l’interdiction du test d’irritation cutanée sur les lapins et du test de Draize, ensemble, nous pouvons obtenir l’interdiction de la méthode DL50 !
Agir : ce que vous pouvez faire
Pour que les laboratoires n’aient plus recours au test de la DL50 sur les souris et utilisent des méthodes alternatives pour tester leurs produits, comme par exemple
le test SNAP 25, vous pouvez commander, signer et diffuser autour vous notre nouvelle carte pétition : «
J’écoute ma conscience pour la petite souris « de laboratoire ». ».
Vous pouvez aussi vous joindre au cercle de silence en
faveur des plus petits, qui sera organisé à Lyon le samedi 20 mars 2009, ou soutenir notre campagne en nous faisant un don.
One Voice.fr - 11 Juillet 2011
Source : Le martyr des plus petits