Au cours de votre vie, vous serez surement amené à déménager. Pour beaucoup d’entre vous, votre nouveau logement se trouvera dans votre pays d’origine, ou encore dans un pays limitrophe, que vous serez en mesure d’atteindre en voiture, en bus ou encore en train. Pour d’autres - ceux qui partent au bout du monde - l’avion se présentera comme le seul moyen de transport accessible.
Cependant, il vous est inconcevable de partir en laissant vos animaux derrière vous. Vous n’avez même pas besoin d’y réfléchir. Peu importe le prix qui vous en coutera. Peu importe les remarques désobligeantes de vos proches. Peu importe la préparation nécessaire. Vous êtes déterminé à amener votre animal avec vous, qu’il s’agisse d’un Chien, d’un Chat, ou encore de ce que l’on appelle communément d’un Nouvel Animal de Compagnie (NAC).
Ces NAC regroupent à la fois des animaux de la famille des Rongeurs, des Reptiles, des Oiseaux, mais également les Furets et les Lapins. L’importation et l’exportation de ces NAC sont régi par des législations souvent très différentes - relatives à l’espèce ou à la famille - à la fois dans le pays d’origine, mais aussi dans le pays de destination. Ainsi, les éléments fournis au sein de cet article concernent exclusivement les Rongeurs, et sont parfaitement adaptés aux Chinchillas.
D’une façon générale, les compagnies aériennes sont plus strictes lorsqu’il s’agit d’un transport de Rongeurs. Si certaines compagnies européennes les acceptent en cabine pour des vols assez courts, ce n’est généralement pas le cas pour les vols long courrier à l’international. Restent donc, au choix, les voyages en soute ou par fret.
Sur certains types d’avions ou pour certaines destinations, le transport d’animaux peut être limité ou interdit.
Les Rongeurs étant des animaux sensibles aux courants d’air, il vous est clairement conseillé de faire voyager votre animal en soute, sur le même vol que vous. Rassurez-vous, la soute utilisée pour le transport d’animaux est aussi bien chauffée et pressurisée qu’en cabine.
Cependant, les températures au sol dans les villes de départ et de destination sont à surveiller, puisque votre animal y sera exposé lors de son embarquement et débarquement.
Des restrictions d’embarquement de votre animal peuvent s’appliquer en cas de températures extrêmes (7,2°C < T° idéale < 29,4°C) pour les compagnies qui n’ont pas à leur disposition des zones chauffées ou climatisées sur le tarmac.
L’embargo « Chaleur » est imposé entre les mois de Mai et Septembre, mais peut être contourné pendant cette période en choisissant un vol de nuit, ou vers une destination plus fraiche à quelques centaines de kilomètres de votre destination initiale.
A l’inverse, l’embargo « Fraicheur » peut être contourné par un certificat d’acclimatation rédigé par un vétérinaire agréé, attestant que l’animal est habilité à supporter de basses températures. Tout voyage en soute sera interdit si la température au sol descend en-dessous de -6,6°C.
Dans le cas des Rongeurs, il est fortement conseillé de voyager en dehors de la période d’embargo « Chaleur », ou éventuellement sur un vol de nuit où les températures au sol ne dépassent pas 20°C. En lui fournissant des dodos bien épais, une épaisse couche de litière ainsi qu’en calfeutrant les aérations superflues de sa cage de transport, votre Rongeur supportera bien mieux des températures un peu fraiches et ne risquera pas le coup de chaleur.
Si votre pays de destination n’autorise le transport d’animaux que par fret, renseignez-vous sur les conditions de voyage et les délais pour récupérer l’animal.
Contactez votre compagnie aérienne avant de réserver votre voyage afin d’être mis en relation avec la branche Cargo de façon à vous informer des conditions de réservation ou d’embarquement spécifiques ainsi que les modalités de réservation pour votre animal.
Dans le cadre d’un voyage dans certains pays d’Europe ou à l’International, des conditions sanitaires supplémentaires peuvent être requises. Les règlementations en vigueur ou tout autre renseignement relatif à l’importation d’un animal sont disponibles auprès de l’ambassade du pays de destination.
Si la compagnie aérienne ne vous l’impose pas, évitez les vols avec escale(s) pour privilégiez les vols directs qui n’imposeront à votre animal qu’un unique embarquement/débarquement. Bien souvent, les vols embarquant des animaux en soute sont effectués en semaine.
Le dépôt de votre animal en zone Cargo (limitrophe à l’aéroport, accessible par navettes) doit se faire 4 à 5 heures avant le départ de votre vol pour une destination internationale.
Tout Rongeur destiné à être embarqué par avion, qu’il voyage en soute ou par fret, doit remplir les conditions minimum suivantes afin d’être accepté à bord :
Comme pour les Chiens ou les Chats, les Rongeurs peuvent également disposer de leur propre passeport, qui fait notamment office de carnet de santé. Il vous est automatiquement délivré par votre vétérinaire à l’occasion de l’identification de votre animal.
Si votre animal dispose d’un passeport, votre vétérinaire doit remplir la première ligne du tableau de la page « Examen clinique », laquelle fait bien référence à une condition sanitaire satisfaisante de l’animal dans le cadre d’un voyage.
Evitez les cages destinées au transport des Chiens ou Chats même si elles sont agrées IATA (International Air Transport Association). Elles sont génératrices de stress et peuvent occasionner des problèmes de santé en cas de courants d’air lors des étapes du transport.
Si toutefois vous n’êtes pas en mesure de faire voyager votre animal autrement, vous serez contraint de regrillager l’ensemble de la cage et vous exposez à un éventuel refus de la part de la compagnie aérienne le jour de l’embarquement.
Privilégiez les cages de transport pour pigeons en aluminium, plus fermées et solides.
Par exemple, une boite de transport pour pigeons à 4 compartiments - dont les parois auront été enlevées - est suffisante pour un Chinchilla adulte.
Dans tous les cas, il vous est vivement recommandé de communiquer avec votre interlocuteur Cargo à ce sujet, afin d’obtenir la confirmation de la part de la compagnie aérienne que votre boite de transport sera acceptée à bord.
Les tarifs pour embarquement en soute ou par fret diffèrent et sont bien évident assez monstrueux. Ils sont initialement calculés sur la base d’un poids volumétrique, c’est-à-dire sur la base du volume de la caisse de transport.
Formule de calcul du poids volumétrique (kg) : longueur x largeur x hauteur (cm) / 5000
Par exemple, une caisse de 45 x 30 x 22 cm présente un poids volumétrique de 6 kg alors qu’elle ne pèse que 2 kg sur une balance.
Cependant, le tarif proposé par la compagnie aérienne s’élève souvent à l’offre minimum qu’elle puisse proposer, et ce indépendamment du poids volumétrique.
Si vous avez des Rongeurs vivant en groupe, n’hésitez pas à contacter votre compagnie aérienne ; il n’est pas impossible qu’elle accepte plusieurs animaux dans la même caisse de transport pour le même tarif.
Par exemple, le tarif minimal chez Air France Cargo permet le transport d’un animal jusqu’à un poids volumétrique de 12 kg.
Outre le poids volumétrique, le tarif inclus également les services suivants :
Par exemple, le coût d’envoi d’un Chinchilla en soute via Air France Cargo depuis l’aéroport CDG (Paris, FR) vers l’aéroport SFO (San Francisco, USA) équivaut au prix d’un siège en classe économique, soit 530€ TTC.
Ne sont évidemment pas inclus les frais liés :
Votre voyage approche à grands pas ! Vous avez effectué toutes les modalités nécessaires auprès de votre compagnie aérienne, mais ce n’est pas pour autant que vous en voyez le
bout.
N’oubliez surtout pas de demander à l’agent logistique l’adresse à laquelle vous devrez récupérer votre animal ainsi que la procédure complète de restitution.
Pensez qu’une fois votre Rongeur identifié par puce électronique (idéalement un à deux mois avant le départ), vous devrez prendre un dernier rendez-vous chez votre vétérinaire quelques jours avant votre voyage afin que celui-ci effectue un dernier contrôle et vous délivre le certificat international de bonne santé le cas échéant.
Avant votre arrivée sur place, pensez à vous renseigner sur divers sites internet ou réseaux sociaux sur les cliniques vétérinaires prenant en charge les Rongeurs (NAC).
Même si le voyage en avion devient banal pour l’homme, il s’agit pourtant d’une très grande épreuve de courage chez un animal. Il convient donc qu’il soit préparé à beaucoup de changements. Cette préparation doit être anticipée quelques semaines avant l’embarquement.
Afin d’effectuer une éventuelle transition alimentaire de votre animal une fois à destination, il est fortement conseillé d’embarquer un paquet de nourriture neuf et non ouvert dans votre valise de soute et de vous renseigner sur les marques locales.
Conservez le biberon (vide) dans votre sac de cabine de façon à pouvoir faire boire votre animal dès que vous l’aurez récupéré dans le pays de destination.
Dans la majorité des cas, vous aurez besoin de louer une voiture pour atteindre les différentes étapes par lesquelles vous devrez passer pour récupérer votre animal. En effet, une fois débarqué, votre Rongeur sera transporté automatiquement dans la zone Cargo de votre pays de destination. C’est à l’adresse transmise par l’agent logistique que vous devrez obligatoirement vous rendre.
La procédure de récupération de votre animal est régie par une réglementation stricte. La validation de chacune des étapes stipulées par l’agent logistique est donc exigée.
Il est évident de chaque pays - voire Etat - dispose de sa propre marche à suivre. Il serait prétentieux de généraliser la procédure expérimentée sur San Francisco (CA, USA) ; aussi celle-ci sera donc présentée en tant qu’une possibilité parmi tant d’autres.
C’est après avoir validé cette dernière étape que votre animal vous sera remis et qu’il vous sera demandé de signer le bon de remise.
Même si l’on espère toujours que tout se soit bien passé, pensez à constater l’état de santé général de votre animal au travers des trous d’aération de la boite lors de sa remise.
Les Chinchillas supportent relativement bien les voyages en avion, mais ce n’est pas forcément le cas d’autres Rongeurs plus sensibles tels que les Souris ou les Rats.
Enfin ! Votre petit protégé étant de nouveau entre vos mains, la prochaine et dernière étape sera de l’aider à s’acclimater au sein de son nouvel environnement.
Dans les semaines qui suivent son arrivée, soyez très attentif à l’état de santé de votre animal et assurez-vous que vous avez le numéro de téléphone d’une clinique vétérinaire sous la main en cas d’urgence.
Comme il vous avait été conseillé, utilisez le paquet de nourriture acheté dans votre pays d’origine pour effectuer la transition alimentaire en douceur, vers une alimentation adaptée que vous êtes à même de vous procurer facilement et à moindre coût.
N’importer accessoires et nourriture uniquement dans le cas où vous n’êtes pas en mesure de trouver un équivalent local.
Si vous avez déjà une cage adaptée en votre possession, laissez simplement votre Rongeur la découvrir de lui-même sans oublier d’y ajouter les éléments qu’il connait bien tels que ses dodos et jouets habituels.
Si ce n’est pas le cas, ne tardez pas trop longtemps avant de la commander, surtout si votre animal reste enfermé dans sa boite de transport.
Dans certains pays, les animaux ne sont pas autorisés au sein des logements ou sous réserve d’un supplément.
Tout comme vous le faisiez déjà dans votre ancien chez vous, aménagez également un espace de sortie sécurisé en prenant bien soin à éloigner les éléments dangereux pour votre Rongeur. Laissez-le découvrir ce nouvel espace à son rythme et toujours sous surveillance.
S’expatrier à l’étranger est toujours une épreuve difficile, fatigante, qui nécessite beaucoup d’énergie, de motivation et qui suscite parfois des petits coup de blues, un mal du pays, un gros manque de la famille, des amis (…) ou simplement de votre ancienne vie dans sa globalité.
Même si vous êtes convaincu que tout se passera bien, que vous trouverez votre place, que vous vous adapterez à cette nouvelle vie, pensez toujours à anticiper le moment où - un jour peut-être - vous déciderez de rentrer.
En effet, si vous avez l’expérience de la procédure d’exportation de votre animal depuis votre pays d’origine, il n’est pas dit que votre pays d’expatriation fonctionne de la même façon à ce sujet. Aussi, il vous est clairement conseillé de vous renseigner dans les semaines suivant votre arrivée sur le processus de renvoi d’un Rongeur.
Pensez à contacter plusieurs compagnies aériennes pour vous informer sur les différentes procédures possibles, en demandant toujours si vous êtes en mesure de prendre votre Rongeur avec vous en cabine.
Le principe du capitalisme étant la mise en concurrence des entreprises offrant un même service à une clientèle ciblée, la présentation d’un nouveau besoin permettrait
éventuellement de faire évoluer le statut des animaux au sein des compagnies aériennes.
Si les Rongeurs ne sont pas encore autorisés en cabine à ce jour sur l’ensemble des vols long courrier, il n’est jamais trop tard pour faire changer les choses !
© Article non libre d'utilisation, merci de respecter mon travail !